Peu de temps avant sa rencontre avec Kallistà, chez les Andragathia
Je veux revoir cette personne à tout prix. Je mettrais ma vie, mon éternité, en jeu s’il le faut. Au début, je n’aurais pas su dire s’il s’agit d’un homme ou d’une femme, son âge, ses préférences, son emploi ou je ne sais quoi d’autre. Tout ce que je sais c’est ma volonté ferme de retrouver cette personne pour faire ma vie avec comme cela aurait toujours dû être le cas. J’ai besoin que cette personne soit à mes côtés. Parfois, je me demande s’il s’agit de mon côté vampire qui se languit de son calice. Pourtant, cette créature magique que je suis devenu repère cette personne à l’odeur, or c’est en la voyant que j’ai su que c’était elle qu’il me fallait. Je suppose que mon odorat me le confirmera quand je la verrai. En attendant, j’ai besoin d’en savoir plus sur sa situation et de vers qui je dois me tourner pour pouvoir la rencontrer, au moins. Pour cela, quoi de mieux que de me tourner vers la plus puissante, mais aussi la pire, famille d’Ananéosi ? J’ai beaucoup à offrir. Les négociations ne devraient pas être compliquées. A savoir s’ils seront honnêtes avec moi ou s’ils vont vouloir me mettre dans leurs poches… J’ai mal à la tête tant j’ai horreur de devoir faire face au genre de personnes qu’ils ont l’air d’être.
Dès lors qu’ils prennent connaissance de mon nom de famille, les Andragathia m’accueillent comme un prince. Ou un roi. Je n’ai pourtant pas un tel statut, bien que mon nom de famille aurait pu me donner autant de pouvoir que ces personnes qui me lèchent les bottes. Du moins, c’est l’impression qu’ils me donnent alors qu’ils me parlent extrêmement poliment tout en traitant d’autres personnes de la maisonnée, sûrement des esclaves, encore plus mal que des animaux. Ce genre de comportement me dégoûte. Pourtant, je ne pars pas. Le but de ma visite est bien trop important pour que je me le permette. Cette personne vaut ce genre d’efforts. Même si je dois supporter leurs manières trop pompeuses avant que le festin soit prêt. Surtout lors de la discussion dans le petit salon en attendant la fin des préparatifs. J’ai beau rester poli, aimable, je ne parviens pas à apprécier ce traitement que je trouve faux. Si je n’avais pas été une personne de leur rang, ils ne m’auraient pas aussi bien accueilli, j’en suis persuadé. Il n’y a qu’à les entendre concernant les autres rangs dans les anecdotes qu’ils me racontent tout en parlant de leurs affaires…
Sur le moment, c’est un soulagement de savoir que le dîner va être servi et qu’il est temps de nous installer dans la salle à manger. Le maître des lieux prend place en bout de table, ce qui ne m’étonne pas vraiment, et m’invite à m’installer à sa droite tandis que le reste de sa famille se place à sa gauche. Je me trouve donc face à sa femme et son fils. Ce dernier semble effacé par rapport à ses parents, comme s’il se gardait de prendre la parole. C’est assez triste de le voir ainsi, comme coincé dans un environnement qui ne lui conviendrait pas. Autant je lui souhaite de m’être trompé, autant j’espère qu’il ne soit pas aussi peu empathique que ses géniteurs. Je ne sais pas vraiment comment me positionner à son égard. Peut-être devrais-je prendre un peu de temps plus tard pour lui parler.
En attendant, fais semblant de déguster le dîner alors que chaque bouchée est une torture qui me donne de plus en plus soif. Une soif qui fait passer mes yeux du bleu au rouge. Sans parler de la torture de les écouter me parler de mes exploits sans me laisser parler de la raison de ma visite. Ils m’agacent. Je finis tout de même par avoir leur attention vers la fin du dîner. Cette fois, je parviens à leur faire un descriptif de la personne que je recherche, son métier et ce que je souhaite savoir à son propos. Ils semblent me promettre de mener leur recherches et de me tenir au courant, mais je n’y crois pas vraiment vu la manière dont ils m’ont traité jusque-là. Alors qu’ils prennent congé, je m’appuie contre le dossier de ma chaise en soupirant. Tout cela m’a grandement fatigué. J’en ai plus qu’assez de ce peuple trop fier pour son bien. Je peine à croire que j’en fasse partie.
Après quelques instants, je me lève et je suis l’odeur du fils de cette famille. Elowen, si j’ai bien compris son nom. J’aimerais vraiment connaître sa situation, en apprendre plus sur lui qui semblait si… mal à l’aise bien qu’il ait vraiment essayé de l’aider de ce qu’il me semble. Je peux encore me tromper puisque je ne suis pas un véritable expert en la matière mais, justement, je souhaite justement le découvrir en lui parlant sans que personne ne vienne se mettre entre nous. Je marche donc jusqu’à l’endroit où il se trouve et je toque doucement à la porte guettant les sons et les odeurs que je peux percevoir pour tenter de deviner ce qu’il est en train de faire, surtout si la porte est fermée.